Si un jours on me demande... je pourrais repondre :

"Mon travail est né à la rencontre et de la rencontre avec la langue française. Mon français me permetait dire, nomer les chose autrement. Je veux dire... Par expemple, si je voulais dire "gris" et que je ne savais pas comment le dire en français, j'allais trouver un chemin autre pour le dire, j'allais dire par exemple "pas noir". Mais "pas noir" ne signifiait pas seulement "gris", ça signifiait "blanc", "jaune", "orange", "rouge", "rose", "bleu", "vert", "violet", "marron"... Donc "pas noir" ce n'etait pas trop precis : La voiture était pas noir. Mais ça permetait à "gris" d'être "un certain temps" autre chose que "gris", et je dis "un certain temps" parce qu'après on va trouver : pas jaune, pas orange, pas rouge... mais toujours par un chemin autre. C'est cette espace-temps* là, cette sortie, cet souffle, possible, cette lisière du langage que je veux habiter. Après... c'est une question de negotiation avec l'autre, ça depend si l'autre est disponible ou pas à prendre son temps pour comprendre ce que je veux dire par "pas noir". Est-ce que l'autre est disponible à faire cet travails là? Je - ne sais pas si je - me posse la question. Je - me - posse... des questions. Et c'est cet espace-temps de questionement aussi que je veux habiter". [...] "Mes paroles se nourrisent et se contruisent toujours du moment et du lieu où elles vont être prononcé, de son protocole et de son public. C'est une histoire d'attente. Qu'est-ce qu'on attend de moi? Et qu'est-ce que je peux et qu'est-ce que je veux leur donner? On dit de moi que j'aime bien decevoir. Peut-être que les gens sont deçu quand ils me rencontrent. Peut-être que ça se passe comme ça en fait. Peut-être que c'est ça mon travail, mon histoire, une histoire de rencontres".

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